Dinamo Sco : Collégiens avant tout

Depuis la rentrée, six jeunes de l’IME Dinamo Sco sont scolarisés dans une unité d’enseignement externalisée au collège Théodore Rosset de Montréal-la-Cluse. Une immersion inclusive dans un univers nouveau qui leur donne la chance de grandir au contact de leurs pairs.

C’était une première ! Si Dinamo Sco comptait déjà une Unité d’Enseignement Externalisé (UEE) Elémentaire, l’équivalent en collège n’existait pas. Un constat s’imposait : face à l’évolution des besoins du public accueilli et de l’agrément, les jeunes ne quittaient plus l’IME à douze ans. Il était indispensable de proposer quelque chose à ces adolescents, notamment ceux passés par une UEE primaire.

« L’idée ici est de mieux connaître son environnement, d’être confronté à d’autres préados », explique Gwenaelle Moulin, cheffe de service à Dinamo Sco. Cette plongée inclusive est l’occasion de travailler les habiletés sociales, la relation avec les autres, avec des adultes et un cadre extérieur à l’IME.

 

Une ouverture-sprint

L’information de l’ouverture de l’UEE est tombée en juin. « C’était un peu la panique au début. On ne savait pas où on allait les mettre ! », reconnait Xavier Roberto, gestionnaire du collège. Les enseignants s’interrogeaient sur leur rôle et le fonctionnement du dispositif. « Nous avons toujours reçu des élèves à besoins particuliers. Une fois que l’on nous a expliqué qu’il s’agirait d’inclusion dans l’établissement, que les jeunes seraient toujours accompagnés, les enseignants ont été rassurés. » La rentrée de septembre s’est déroulée sans heurt. Les six jeunes de l’IME, âgés de 12 à 15 ans, ont trouvé leur place et ont été intégrés aux temps forts du collège (journée contre le harcèlement, sortie d’intégration des 6e, cross). Des moments de rencontre avec chaque classe ont servi à répondre aux questions des élèves. « Le discours avait été construit avec les enfants de l’UEE pour savoir ce qu’ils voulaient dire, s’il fallait parler de handicap ou non », se souvient Gwenaëlle Moulin.

Des élèves comme les autres

Avec des temps de scolarisation importants, les jeunes sont la majorité de la semaine au collège qu’ils quittent pour certains accompagnements à l’IME. Au collège, ils sont toujours encadrés par un binôme enseignante spécialisée et éducatrice. En plus de la classe, ils profitent aussi d’activités de jour spécialisées, plus orientées vers le versant éducatif et des suivis thérapeutiques et paramédicaux.

Pour simplifier l’intégration à la vie de l’établissement, les jeunes ont accès au système Pronote et déjeunent régulièrement à la cantine. Ils sont également inclus dans certains cours. Des matières comme l’art, la musique ou l’EPS ont été choisies pour ne pas les mettre en difficulté. « L’enseignante est venue en conseil pédagogique pour expliquer ce dont ils auraient besoin. Les enseignants étaient intéressés et ont tout de suite dit oui. Les disciplines choisies s’y prêtent bien », complète Xavier Roberto. « L’unité externalisée peut être rassurante, faciliter les choses pour des parents ayant une image négative de l’IME. »

Dans le même temps, les professionnels font attention à bien accompagner les familles. « Certains peuvent penser que leurs enfants ont le niveau pour retourner dans l’ordinaire puisqu’ils sont au collège. À nous d’ajuster, d’être transparents, de les ramener à la réalité pour ne pas les leurrer », poursuit Gwenaelle Moulin. « Le premier retour est entièrement positif. Les jeunes sont bien accueillis et s’intègrent bien au collège. On a l’impression qu’ils ont grandi en venant ici, qu’ils sont plus matures », conclut Stéphanie Cornaton, la principale.

 

 

 

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